En Champagne-Ardennes nous commençons à récolter le miel à partir du 15 avril en fonction de la météo: c’est la pose des hausses sur les colonies fortes. La couleur et la texture du miel varie en fonction du type de fleur butinée.

Le miel de printemps est en général assez doux, très clair, sa cristallisation est rapide et très fine; il provient des arbres fruitiers, saules, aubépines, pissenlit, trèfles, colza ( colza miel déclassé en bio)…
Le miel d’acacia est limpide , jaune pâle il ne cristallise pas s’il est pur.
Le miel de châtaignier cristallise lentement et grossièrement, sa couleur est ambrée; ses arômes sont forts et suaves avec des notes boisées accompagnés d’une amertume caractéristique.
Le miel issus de miellat est très sombres , presque noir. Ce miel aux arômes de réglisse dégage une odeur puissante.
Le miel de luzerne est très clair et doré, ses arômes rappellent le miel d’acacia, sa cristallisation est fine et assez rapide.
Le miel de ronce est roussâtre, ses arômes sont délicats et soutenus sa cristallisation est lente et grossière.

Le miel de Printemps Les noisetiers sont les premiers arbres en fleur dès le mois de février puis suivent les saules, les arbres fruitiers, les aubépines … Les colonies se développent et le colza commence sa longue floraison d’un mois. La floraison du colza permet de développer les colonies. Cette grande culture est fortement nectarifère et pollinifère. En apiculture biologique j’essaie si possible de développer le cheptel car le miel de colza est systématiquement déclassé. En effet, ce miel est très souvent issu d’une grande culture de type conventionnel utilisant des produits phytosanitaires. Le miel de colza ne peut donc avoir l’agrément de l’organisme certificateur. Le miel de Printemps est en général récolté autour du 20 mai; il faut l’extraire très rapidement car il peut cristalliser en quelques heures donc boucher tout le matériel de miellerie.
Le miel d’été Vers le 20 mai, les acacias ( robinier de son vrai nom ) débutent leur floraison. Cette floraison peut être très généreuse si les conditions météorologiques sont adaptées car les orages sont fréquents à cette période de l’année; les fleurs de l’acacia sont très fragiles. Les très fortes chaleurs peuvent aussi abréger la floraison de cet arbre. Le miel d’acacia est très recherché, il ne cristallise pas s’il est pur, ses arômes floraux caractéristiques sont doux.

A cette période les floraisons s’enchaînent et se superposent, c’est la raison pour laquelle l’obtention de miels monofloraux est particulièrement délicate dans la montagne de Reims. Il faut disposer d’une grande quantité d’arbre de la même espèce dans un rayon de 3 km afin de tenter d’isoler le miel récolté. Certaines régions offrent ce potentiel ce qui incite l’apiculteur à transhumer . La transhumance est une opération laborieuse; elle consiste à déplacer les colonies vers une zone où les floraisons sont généreuses. Cette pratique permet d’optimiser la production de miel et d’éviter tout risque de famine donc de limiter le nourrissement au mois de septembre pour les colonies trop légères. La transhumance s’effectue de préférence la nuit car les abeilles sont en général dans la ruche, les température nocturnes plus fraîches limitent le risque d’étouffement des colonies fortes.

Parfois les conditions météorologiques permettent la multiplication d’insectes qui parasitent les feuilles de certains arbres comme les sapins, les chênes, les tilleuls … les feuilles de ces arbres deviennent collantes, la sève et les résidus de pucerons ou de cochenilles sont alors collectés par les abeilles : il y a production de miellat. Ces miels sont foncés, très aromatiques et fortement chargés en minéraux. L’hivernage des colonies avec du miellat n’est pas recommander car ce miel peut déclencher des pathologies digestives aux abeilles pendant cette période de claustration.

Jusque début juillet fleurissent les érables, les tilleuls, les ronces, les châtaigniers….

Le miel de luzerne Mi-Juillet jusqu’à fin Aôut les floraisons sauvages sont anecdotiques. La champagne-Ardennes est une région productrice de luzerne. C’est une chance pour l’apiculture locale car à cette période dans de nombreuses régions la production de miel s’arrête : il faut déjà vérifier les réserves des colonies afin de préparer l’hivernage. De plus la luzerne est une culture à faible impact environnementale ce qui signifie que nous avons l’agrément pour produire un miel certifié agriculture biologique. Le miel de luzerne est clair, sa cristallisation est en générale fine, son goût se rapproche du miel d’acacia.

La culture du sarrasin peut compléter les apports nectarifères de l’été : la miellée peut être abondante mais il faut une température avoisinant les 25 degrés et de l’humidité. L’extraction finale se situe fin août afin de laisser les abeille reconstruire leur stock de miel pour passer l’hiver. En effet la consommation hivernale mensuelle se situe entre 2 et 4 kg de miel par ruche.

Le lierre est la principale ressource entre septembre et octobre. Toutes les ruches sont pesées début Septembre afin de s’assurer qu’elles disposent de réserves suffisantes pour passer l’hiver.
